Mars 2008: En bordure
Ah, les bordures. J’ai beaucoup pensé aux bordures dernièrement. En a-t-on vraiment besoin? Et si, comment doivent-elles être?
A mon avis, une bordure élaborée entourant un point plus simple peut à elle seule être une idée formidable pour un modèle – que ce soit une écharpe ou une veste. Dernièrement, j’ai feuilleté un petit livre, l’un des trésors de ma bibliothèque, Traditional Edgings to Crochet (Bordures traditionnelles au crochet), par Rita Weiss. Ce livre est rempli de bordures délicates, travaillées en fil coton très fin. Au départ, elles ont été conçues pour garnir des nappes, des napperons, des rideaux, des coussins etc. Elles seraient très belles en laine plus épaisse, et pourraient constituer le point de départ pour bon nombre de créations.
Toutefois, cette fois-ci je voulais parler des bordures simples. Des bordures qui ne sont pas l’interêt principal d’un modèle, mais qui ont simplement pour fonction de compléter un projet, lui donner un air fini, et aussi dans une certaine mesure le protéger.
Puisque le crochet donne un résultat plutôt plat, qui reste bien en place sans s’enrouler (en tout cas après la mise en forme), on peut toujours laisser faire le point choisi et ne pas mettre de bordure.
Comme ici:
C’est l’ourlet de la veste Gudrun, et je pense vraiment qu’il peut se passer de rajouts. La chaînette de départ constitue une bordure nette et propre à elle seule.
Parfois, l’absence de bordure est le choix le plus intélligent, comme ici:
A l’ourlet de la veste Tout en rayures, une bordure fonctionnerait mal avec les côtes très élastiques (mailles serrées dans le brin arrière). Une bordure trop serrée empêcherait les côtes de s’étaler à l’horizontale comme elles doivent le faire pour s’adapter au corps de la personne qui porte la veste. Une bordure avec plus de mailles pour éviter ce problème donnerait un ourlet évasé et volanté, pas du tout dans l’esprit de ce modèle.
Mais parfois, une bordure opère des miracles. Regardez ceci:
Malheureusement, je n’ai pas de photo « avant » – il faudra me croire sur parole: Ceci fut une ligne très irrégulière où les diminutions créaient des vilains « escaliers » dans l’encolure de Gudrun. Un simple rang de mailles serrées a transformé cette laideur en vagues gracieuses. Il arrive que les choses se passent comme prévu!
Même une bordure très simple peut clamer sa liberté par rapport à la pièce crochetée. Parfois c’est très pratique, comme dans le haut Josephine (désolée, pas de photo de détail!). L’encolure du corsage très élastique et ajusté est entouré de simples arceaux de mailles en l’air, qui vont s’étirer avec le reste quand on enfile le pull, et qui donnent un petit plus romantique à l’ensemble.
Et voici un exemple plus récent, dans l’étole « Flèches » qui sera bientôt disponible dans la boutique d’explications:
Cette étole en dentelle délicate avait besoin d’une bordure pour être vraiment finie. Il fallait une bordure flexible, puisqu’il faut bien étirer l’étole à la mise en forme pour « ouvrir » les points de dentelle en toute leur beauté. Je voulais aussi que la bordure reflète le thème d’ensemble, les formes pointues, en flèche, qui reviennent dans les trois points qui sont incorporés dans la pièce. Ces petits arceaux de mailles en l’air avec un picot à chaque pointe ont été la solution simple et efficace. En plus, cette bordure donne une petite protection supplémentaire à l’étole, qui est entièrement travaillée dans un délicat fil de dentelle.
A bientôt!