Crochet mosaïque : réparer une erreur – Bulletin d’août 2019

Crochet mosaïque : réparer une erreur

Nous allons terminer notre exploration du crochet mosaïque avec une astuce pour réparer ses erreurs !

Il s’agit de l’erreur la plus courante en crochet mosaïque sur un rang (en tout cas celle que je fais le plus souvent !) : l’oubli d’une bride.

Voici mon en-cours du moment, un sac en crochet mosaïque. Je suis plutôt contente du motif et des couleurs de coton bio, mais, ô misère, j’ai oublié une bride dans le motif du milieu sur cette photo, et je ne l’ai vu que plusieurs tours après.

Regardons d’un peu plus près :

La maille serrée indiquée par la flèche 1 n’aurait pas dû être une maille serrée, mais une bride, piquée sous le brin libre de la maille serrée deux rangs en-dessous, indiquée par la flèche 2.

Je vais fabriquer une bride après coup pour remplacer celle que j’ai oubliée.

Je démarre avec un nœud coulant, comme si j’allais commencer un nouveau projet.

Pour commencer ma bride, je fais un jeté. Je fixe ce jeté et la boucle de départ sur le crochet avec mon doigt, sinon, ça se défait très, très facilement.

Je repère bien la maille où j’aurais dû piquer mon crochet pour la bride. Je plie mon ouvrage en deux pour que ce soit plus facile, et j’insère mon crochet sous le brin laissé libre de cette maille.

Je récupère mon fil derrière et je ramène une boucle. J’ai trois boucles sur le crochet, comme pour n’importe quelle bride. La seule différence est qu’il faut bien les maintenir avec le doigt tout en terminant la bride comme d’habitude.

Et voilà, ma bride est terminée ! Elle est accrochée à l’ouvrage uniquement à sa base pour le moment. J’arrête mon fil de manière classique – j’ai donc un bout de fil de départ, et un bout de fil « de fin ».

J’enfile le bout de fil de départ sur une aiguille à bout rond. Je pique cette aiguille juste à droite de la maille serrée qui aurait dû être une bride, et je passe le fil à travers, pour qu’il se retrouve sur l’envers. Je tire un petit peu dessus pour que le noeud coulant de départ ne soit plus visible sur l’endroit.

Je refais la même opération avec le bout de fil de fin, en piquant l’aiguille juste à gauche de la maille serrée.

Voilà ! Il ne me reste plus qu’à rentrer les fils sur l’envers, et personne ne saura jamais que j’avais oublié une bride à cet endroit !

Et voici l’opération en vidéo :

Ce tuto clôt la série sur le crochet mosaïque. Pendant l’automne on va parler de quelques bases du crochet, pour crocheter (encore) mieux !

À bientôt !

Crochet mosaïque ou rayures en mailles serrées – comment fermer le tour

Avec tous ces bulletins au sujet du crochet mosaïque, je n’ai pas pu résister – j’ai commencé un projet utilisant cette technique !

C’est un projet qui se crochète en rond, et du coup, la question s’est posée : comment fermer mes tours de la manière la plus nette possible ?

J’ai creusé ce que je savais déjà, j’ai parcouru Internet pour avoir des idées, j’ai cogité, et j’ai fini par obtenir quelque chose que je trouve assez satisfaisant.

Voici trois ronds rayés crochetés avec les mêmes couleurs, le même fil, le même crochet et le même nombre de tours. La seule différence : la méthode pour fermer ces tours.

À gauche, le rond est crocheté en spirale. C’est une solution simple et très utile quand on utilise toujours la même couleur. Avec les rayures, ce n’est franchement pas réussi.

Au milieu, la manière « classique » de fermer les tours : 1 mc dans la première m du tour (avec le nouveau coloris bien sûr, sinon ce n’est pas net du tout), puis 1 ml avant de faire la première ms. C’est mieux que le premier rond, mais on voit tout de même très clairement où se trouve le début/la fin de chaque tour.

À droite, la méthode que je vais vous présenter dans ce bulletin. C’est vraiment mieux, vous ne pensez pas ? Le tours sont fermés de manière quasi invisible, les rayures restent bien nettes !

Je viens de terminer mon tour avec le fil gris, tout simplement avec une ms dans la dernière m du tour précédent. J’allonge la boucle sur mon crochet pour ne pas la perdre, et j’enlève mon crochet.

Je passe mon crochet sous les deux brins de la première maille du tour, de l’arrière vers l’avant.

Je récupère la boucle « libre » (plus facilement en tournant le travail sur l’envers comme ici), et je la passe à travers la maille.

Nous voilà de nouveau sur l’endroit. La première et la dernière maille du tour sont rapprochées sans maille coulée – le tour est fermé.

Le tour suivant sera rouge – je fais 1 ml avec le fil rouge.

Maintenant je tire sur le fil gris, pour réduire la boucle grise au maximum et la faire disparaître derrière le travail.

On ne voit plus que la boucle rouge sur le crochet. Je l’allonge en hauteur pour que cette boucle puisse monter jusqu’à la hauteur du tour à venir et venir se rabattre sur la première maille serrée, sans faire de maille en l’air supplémentaire.

Ma première maille serrée du nouveau tour est faite – je continue normalement.

Si vous préférez les images qui bougent, voici une vidéo :

Qu’en pensez-vous ? Dites-le moi dans les commentaires ci-dessous !

À bientôt !

Crochet mosaïque en rond/sur un rang : lecture de grilles – Bulletin d’information mai 2019

Crochet mosaïque en rond/sur un rang : lecture de grilles

Cela fait maintenant pas mal de temps que je cogite sur le crochet mosaïque. Le sujet a été traité dans les bulletins de janvier, de mars et d’avril.

Comme nous avons pu le voir ensemble, il existe deux techniques différentes de crochet mosaïque. Jusque là, je les appelais « crochet mosaïque à plat » et « crochet mosaïque en rond ». Ces appellations me chagrinaient un peu, car la technique « à plat » peut très bien être adaptée pour être utilisé en crochetant en rond, et vice versa.

Ce qui me semble toujours vrai dans ces deux techniques est que dans le premier cas, le dessin se forme sur deux rangs (ou tours), et que dans le deuxième cas, le dessin se forme sur un seul rang (ou tour).

Je pencherais donc désormais pour « crochet mosaïque sur deux rangs » (au lieu de « crochet mosaïque à plat ») et « crochet mosaïque sur un rang » (au lieu de « crochet mosaïque en rond »). Qu’en pensez-vous ? Peut-être suis-je seule à vouloir ainsi couper les cheveux en quatre …

Dans tous les cas, il est temps d’explorer plus de dessins pour le deuxième type de crochet mosaïque – la dernière fois, nous avions vu seulement le point « les larmes d’Apache » pour expliquer la technique.

En étudiant la technique et, entre autres, les très beaux modèles de Tinna Thórudóttir Thorvaldsdóttir, je me suis rendu compte que les mêmes grilles pouvaient être utilisées pour les deux types de crochet mosaïque. Par contre, il faut les lire d’une autre manière – et le rendu est bien sûr différent !

Commençons par la lecture des grilles – vous allez voir qu’il faut oublier ce que vous aviez appris dans le bulletin de janvier et utiliser la grille autrement !

Voici la grille que j’ai choisie d’utiliser pour ce tutoriel. C’est l’une des grilles proposées dans le bulletin de janvier, donc au départ dessinée pour le crochet mosaïque sur deux rangs.

Les numéros de rangs d’origine ne sont pas applicables – pour la technique que nous allons utiliser aujourd’hui, un rang sur la grille correspond bien à un seul rang crocheté

Pour commencer, je crochète deux rangs de la couleur du fond.

Ici, j’ai crocheté le premier rang de la couleur contrastante, donc le premier rang de la grille. Dans cette version de crochet mosaïque, toutes les mailles de chaque rang sont crochetées. J’ai mis des Post-its sur ma grille pour mémoire, mais le premier rang est tout simplement un rang complet de mailles serrées sous le brin arrière (ms brin arr) dans la couleur du rang.

À partir du rg 2 il faut commencer à bien suivre la grille, et notamment repérer les mailles où une maille de la couleur active du rg est superposée à une maille de la même couleur au rg précédent (voir les flèches dans la photo). Ceci indique qu’il faut remplacer la ms brin arr par une bride piquée dans le brin libre de la ms deux rangs en-dessous (de la même couleur que le rang en cours).

Notez bien que toutes les autres mailles, quelle que soit leur couleur dans la grille sont crochetées en ms brin arr avec la couleur active du rang.

Au rg 3, même règle du jeu, sauf que les mailles à repérer sont bien sûr de la couleur contrastante, qui est la couleur active du rg.

On peut noter que le dessin qui apparaît après chaque rang est « provisoire » – sauf quand après un rang « uni », comme le rg 4 dans la grille.

Comme le rg 5 suit un rang « uni », c’est un rang tout en ms brin arr.

Pour compléter le dessin, il faut considérer que le rg d’après le rg 7 (non compris dans la grille) est un rg uni de la couleur de fond, et faire les brides aux endroits appropriés (voir les flèches dans la photo).

Je termine mon échantillon avec la couleur de fond.

Alors, si on suit la même grille, quelles sont les différences entre les deux techniques ?

Ces deux échantillons ont été crochetés en coton bio selon la même grille – à gauche, l’échantillon crocheté en crochet mosaïque sur deux rangs, et à droite, l’échantillon crocheté en crochet mosaïque sur un rang.

Le crochet mosaïque sur un rang donne un résultat beaucoup plus texturé. Les brides qui créent le dessin enjambent les mailles aux rangs en-dessous – il y a donc vraiment deux épaisseurs de mailles. Dans le crochet mosaïque sur deux rangs, les brides englobent des arceaux de mailles en l’air – cela ajoute certes un peu d’épaisseur par rapport à un travail simple avec une seule couleur, mais pas du tout dans les mêmes proportions.

À noter aussi, les différences en proportions et en mise en avant de certaines parties du dessin. Le dessin est plus allongé en crochet mosaïque sur deux rangs, avec des variations dans l’épaisseur du trait, selon qu’il est constitué par des brides ou des mailles serrées. En crochet mosaïque sur un rang, l’épaisseur est plus uniforme. Par contre, certains détails en mailles serrées, notamment les mailles orange seules « entourées » de gris au milieu du dessin, se font très discrets.

Je m’attendais à une plus grande différence en hauteur entre les deux échantillons, sachant qu’il y a deux fois plus de rangs dans celui de gauche ! Le travail sous le brin arrière (dans l’échantillon de droite) ajoute une hauteur supplémentaire considérable à chaque rang.

Quel type de crochet mosaïque faut-il choisir pour un point spécifique ?

Déjà, cela peut être une question de goût. Par ailleurs, il faut prendre en compte non seulement le point, mais aussi (parfois surtout) le projet en lui-même. L’épaisseur du résultat, sa souplesse ou sa rigidité sont des facteurs où le type de crochet mosaïque utilisé et la taille du crochet jouent des rôles importants.

Pour ma part, sachant que pour le crochet mosaïque sur un rang il faut de toute manière crocheter toutes les mailles sur le rang dans une même couleur, il me semble intéressant d’utiliser des points qui font la part belle aux lignes horizontales.

Qu’en pensez-vous ?

À bientôt !

Crochet mosaïque en rond : principes de base – Bulletin d’information avril 2019

Nous avons déjà parlé du crochet mosaïque « à plat », en janvier et en mars.

Nous allons maintenant aborder une technique légèrement différente de crochet mosaïque – simplifions en l’appelant le crochet mosaïque « en rond ».

Pour le crochet mosaïque « à plat », le dessin se forme sur deux rangs, et on peut facilement travailler en aller-retours.

Pour le crochet mosaïque « en rond », le dessin se forme sur un rang ou tour. On change de couleur à chaque début de rang. Quand on travaille à plat (ce qui sera le cas dans le tutoriel de cette newsletter), il faut donc couper le fil à la fin de chaque rang. L’endroit du travail est toujours face à vous.

Je vais vous montrer comment cela fonctionne en utilisant un point classique, « les larmes d’Apache » (Apache tears).

Monter 20 + 1 ml, faire 1 ms dans la 2ème ml à partir du crochet et dans chaque ml jusqu’à la fin du rg. On a 20 ms. Arrêter le fil.

Reprendre au début du rg en insérant le crochet dans la première ms et en ramenant une boucle. Faire 1 ml, puis faire 1 ms sous les deux brins de la première m. Faire ensuite 1 ms sous le brin arrière seulement (= 1 ms brin arr) dans chaque m jusqu’à la dernière m. Faire 1 ms sous les deux brins de la dernière m.

On travaille donc uniquement sous le brin arrière, sauf pour la première et la dernière m de chaque rang qui sont prises sous les deux brins pour stabiliser les bords.

(Si besoin, vous pouvez vous référer au bulletin de janvier 2011 pour plus de précisions sur le travail sous un seul brin.)

Répéter le dernier rg encore une fois. Les brins avant des mailles, qui ne sont pas prises dans les mailles du rang au-dessus, forment des barres horizontales.

Avec une autre couleur, reprendre au début du rg avec 1 ms sous les deux brins.

Faire ensuite 1 bride piquée sous le brin horizontal 2 rgs en-dessous : insérer le crochet du bas vers le haut sous le brin de la maille 2 rgs en-dessous, puis terminer la bride normalement.

Sauter la ms derrière la br qui vient d’être faite, et faire 1 ms brin arr dans chacune des 5 m suiv. Répéter *1 br sous le brin 2 rgs en-dessous, 1 ms brin arr dans chacune des 5 m suiv* jusqu’à la dernière m, 1 ms dans la dernière m. Arrêter le fil.

Avec une autre couleur, reprendre au début du rg avec 1 ms dans la première m, 1 ms br arr dans la m suiv, 1 br sous le brin 2 rgs en-dessous.

La bride est décalée d’une maille par rapport au rg précédent.

Répéter *5 ms br arr, 1 br sous le brin 2 rgs en-dessous* jusqu’à la dernière m – la dernière répétition sera incomplète. Terminer avec 1 ms dans la dernière m et arrêter le fil.

Reprendre en début du rg avec un autre coloris, et en commençant par 1 ms dans la première m, 1 ms br arr dans les 2 m suiv, 1 br sous le brin 2 rgs en-dessous.

À chaque nouveau rang on ajoute une ms brin arr en début de rang, jusqu’à ce qu’on a de nouveau 6 m « disponibles » en début du rg pour reprendre avec une bride.

Et ainsi de suite – une excellente manière d’utiliser des restes de fil !

Déjà sur cette base simple, on peut imaginer beaucoup de variations. Une variante courante est de remplacer les brides par des double brides, piquées 3 rgs en-dessous.

On peut aussi bien sûr jouer sur le nombre de ms entre les brides « plongeantes » – ici il n’y en a que trois.

Quelques réflexions sur le crochet mosaïque « en rond » :

La base de cette version du crochet mosaïque est donc composée de mailles serrées piquées seulement sous le brin arrière. Ceci est bien sûr nécessaire pour pouvoir « accrocher » les brides ou double brides qui viennent créer le dessin.

Cela donne aussi plus de souplesse au résultat, par rapport à des mailles serrées classiques. Pour avoir un résultat ferme, on peut essayer d’utiliser un crochet plus petit. Mais la souplesse me semble intéressant aussi, par exemple si on veut utiliser la technique pour faire des accessoires comme des cols, des bonnets ou peut-être des mitaines.

Autre effet des mailles serrées sous le brin arrière : les colonnes de mailles restent bien verticales, sans se déporter sur la droite.

Par rapport au crochet mosaïque « en aller-retours », où le dessin se crée sur deux rangs, le crochet mosaïque « en rond » semble pouvoir donner un dessin plus fin, avec la possibilité de changer de couleurs sur chaque rang.

Il me semble intéressant de continuer à creuser cette piste !

À bientôt !



Les points du crochet mosaïque à plat : sources et design – Bulletin d’information mars 2019

Dans la boutique

C’est le printemps – le nouvel arrivage de coton bio, uni et multicolore, est dans la boutique !

N’hésitez pas à me suivre sur le blog, sur Instagram et sur Facebook dans les jours à venir, je vous donnerai plein d’idées de modèles à réaliser avec ce fil superbe !

Vlog du 4 avril 2019

À venir

Le dernier délai d’inscription pour l’Académie du Fil à St-Jean-de-Luz (64) approche – il faut renvoyer votre bulletin d’inscription avant le 1er mai ! Vous trouverez tous les stages et les intervenants sur la page de l’événement, avec moi-même pour le crochet, et Julie Dubreux (@julieknitsinparis) pour le tricot.

Fin avril, je retourne à Illkirch-Graffenstaden, juste au sud de Strasbourg, dans la jolie boutique de Broderie Plaisir. Le vendredi 26 et samedi 27 avril, boutique éphémère ouverte à tous. Le dimanche 28 avril est réservé pour les participants aux ateliers de tricot et de crochet que j’anime – détails et formulaire d’inscription sur la page des stages et ateliers.

Si vous êtes en région lyonnaise, je vous propose deux dates autour du tricot au mois de juin :

Le samedi 1er juin l’après-midi, chez moi à Brindas (69), il reste quelques places pour le cours de tricot continental (le tricot avec le fil dans la main gauche).
C’est la technique idéale pour tricoter plus vite, faire du jacquard à deux mains et tricoter le point brioche. Contactez-moi par mail pour vous inscrire.

Le samedi 15 juin toute la journée : apprendre le point brioche au tricot à Caluire (69).
En se serrant un peu, on peut encore trouver deux places dans l’atelier d’Olivia pour apprendre cette technique. Inscrivez-vous en m’envoyant un mail.

Points du crochet mosaïque – sources et design

Revenons à nos moutons et à notre crochet mosaïque dans la version « à plat ». Pour la technique elle-même, vous trouverez les explications dans le bulletin de janvier. Mais comment trouver ou dessiner des jolis points dans cette technique ?

Je n’ai trouvé aucun livre en français sur le sujet du crochet mosaïque, et encore moins un dictionnaire de points. On peut en trouver un peu sur Internet, et notamment sur Pinterest. Mais pour le crochet, le choix est assez limité.

Il y a une source qu’il ne faut pas négliger … les points de tricot mosaïque !

En effet, les grilles de points de tricot mosaïque se déclinent sans problème au crochet. Par contre, comme vous pouvez le voir dans la photo, le résultat est assez différent. (Les deux échantillons ont été réalisés en mérinos moyen, tricoté avec des aiguilles de 4 mm et crocheté avec un crochet de 5 mm). Le point est issu du livre Charted Knitting Designs de Barbara Walker.

Et si on veut dessiner ses propres grilles ? C’est tout à fait possible, mais il faut respecter quelques règles – dont une que j’ai découverte en la transgressant.

La première règle est l’alternance des couleurs tous les deux rangs – pour rappel, la couleur « active » est indiquée par la maille lisière.

L’autre règle concerne le placement des lignes verticales dans notre grille. En horizontal, on fait un peu ce qu’on veut, mais en vertical, il y a une règle absolue qui s’applique : toute ligne verticale doit commencer et se terminer sur un rang ou la couleur de la ligne est la couleur active.

La toute première grille de point mosaïque que j’ai voulu dessiner ne respectait pas cette règle, et cela ne s’est pas bien passé …

Quatre rangs à enjamber, c’est trop.

Et si toutefois je devais essayer, la fin de ligne verticale qui pose problème (entourée dans la grille sur la photo) se trouverait recouverte de fil gris, et n’aurait donc pas la couleur voulue.

En effet, tous les arceaux de ml effectués pour sauter des mailles sur deux rangs (crochetés avec la couleur opposée) doivent être englobés par des brides au rang suivant – sinon, on se retrouve avec un problème insoluble.

Comme vous pouvez le voir, les lignes verticales peuvent être très longues ou très courtes (un point plutôt qu’une ligne) – tant qu’on respecte la règle de commencer et terminer sur un rang ou la couleur de la ligne est active, cela fonctionne parfaitement.

N’hésitez pas de me faire part de vos commentaires et vos suggestions ci-dessous – et si vous essayez des points ou dessinez des grilles, je serais ravie de les découvrir !

Et peut-être trouverez-vous des façons un peu moins attendues d’utiliser le crochet mosaïque …

À bientôt !

Crochet mosaïque : introduction et premiers pas en aller-retours – Bulletin d’information janvier 2019

Qu’est-ce que le crochet mosaïque ? La question peut paraître simple, mais il s’avère que la réponse n’est pas si claire !

Si vous faites une recherche sur « crochet mosaïque » ou « mosaic crochet », vous allez trouver des exemples de toutes sortes de techniques de crochet utilisant deux ou plusieurs couleurs.

Je contribue moi-même à cette confusion, car en janvier 2010 j’ai écrit un article sur le sujet. L’explication du crochet mosaïque est assez proche de ce dont je vais vous parler aujourd’hui, mais n’y correspond pas tout à fait – et elle n’est pas exhaustive.

Commençons donc par une définition !

Avec « crochet mosaïque », j’entends une technique de crochet où :

  • La base est composé de mailles serrées, travaillées en rayures.
  • Le dessin est obtenu par des brides qui viennent se piquer dans des rangs/tours en dessous.

Simple ? Oui, mais cela se prête à beaucoup de variations, et au moins deux techniques de base.

La première technique est le plus souvent travaillée en rangs aller-retours, en rayures de deux rangs. On utilise des mailles serrées classiques, avec des mailles en l’air à des endroits spécifiques (je vais expliquer cela en plus de détail), et des brides qui viennent « enjamber » des mailles en l’air, pour être piquées dans une maille serrée au troisième rang en-dessous.

Deux exemples de modèles dans cette technique :

À gauche, la couverture Nya Mosaïc par Lilla Björn/Tatsiana Kupryianchyk. À droite, le bonnet Up Early – Up North par Martin Up North.
(Photos empruntées aux designers).

Le bonnet est bien sûr crocheté en rond (en tours), mais pour simplifier, je vais appeler cette technique « crochet mosaïque en aller-retours ».

La deuxième technique est le plus souvent travaillé en tours – soit pour former un tube, soit pour former des motifs à plat. Là, les rayures se font en général sur un seul tour, et on utilise des mailles serrées piquées sous le brin arrière. Les brides qui viennent former les traits verticaux du dessin sont piquées sous le brin avant laissé libre au deuxième rang en-dessous.

Deux exemples de modèles dans cette technique :

À gauche le plaid Medina Mosaic Tiles de Mark Roseboom.
À droite, le châle Nomad by Fate de Martin Up North (oui, encore lui !).
Photos empruntées aux designers.

Le châle est crocheté à plat, mais on arrête le fil à chaque fin de rang – la frange est un bel astuce pour gérer les bouts de fils sans les rentrer. Je vais quand même simplifier et appeler cette technique « crochet mosaïque en tours ».

Les deux techniques peuvent bien sûr être utilisées ensemble – comme par exemple dans la couverture magistrale Havana de Tinna Thorudottir Thorvaldar.

Mais pour commencer, nous allons nous concentrer sur la première, le crochet mosaïque en aller-retours.

On a assez parlé théorie – pour en savoir plus, passons directement à la pratique avec ce motif :

Quelques remarques par rapport à cette grille :

En regardant les numéros de rangs à droite de la grille vous verrez que seulement un rang sur deux (le rang endroit) apparaît dans la grille.

La première maille de chaque rang visible (maille 1 dans notre grille) indique la couleur utilisée pour crocheter les deux rangs concernés. Ici, les rgs 1 et 2 seront crochetés en noir, les rgs 3 et 4 en blanc, les rangs 5 et 6 en noir et ainsi de suite.

Pour faire mon échantillon, j’ai choisi un crème pour le fond et un rouge vif pour le motif – les cases noires correspondent donc au fil rouge, et les cases blanches au fil crème.

Je commence par deux rangs de mailles serrées dans ma couleur de fond, le crème :
Faire 17 + 1 = 18 ml.

Rg 1 : 1 ms dans la 2ème ml à partir du crochet, 1 ms dans chaque ml jusqu’à la fin du rg. On a 17 ms.
Rg 2 : 1 ml (ne compte pas pour une m), 1 ms dans chaque m jusqu’à la fin du rg – terminer la dernière ms avec la couleur du motif.

Notes techniques:
Pour les changements de couleurs, voir mon bulletin de janvier 2018. Pour faire suivre le fil non utilisé le long de la lisière, j’utilise la méthode pour les rayures en mailles serrées expliquée dans mon bulletin d’avril 2018.

Pour ne pas me perdre dans la grille, j’utilise des papiers autoadhésifs repositionnables (on va les appeler Post-its pour faire court). Je les place au-dessus du rang sur lequel je travaille.

N’oublions pas qu’un rang sur la grille correspond à deux rangs à crocheter = une rayure.

La couleur de la rayure est indiquée par les mailles lisières = la première et la dernière maille du rang. Ici, c’est la couleur du motif (carré noir). Je vais donc crocheter ce premier rang avec la couleur du motif – c’est la couleur active de ce premier rang.

Pour la première maille, il n’y a pas de problème, c’est une case noire, donc 1 ms dans la première maille. Mais la deuxième case est blanche – on ne va donc pas crocheter cette maille avec la couleur active. À la place, on va faire 2 mailles en l’air et sauter une maille dans le rang en-dessous. Ensuite, on crochète la maille 3 (case noire).

Ensuite, nous avons 3 cases blanches = 3 mailles à sauter. Faire 4 ml, sauter 3 m, 1 ms dans la m suivante.

Pour que les arceaux de mailles en l’air ne tirent pas, on fait 2 ml pour la première maille à sauter, et on y ajoute ensuite 1 ml par maille.

  • 1 maille à sauter = 2 ml
  • 2 mailles à sauter = 3 ml
  • 3 mailles à sauter = 4 ml
  • 4 mailles à sauter = 5 ml

Bien évidemment, si vous constatez que vos arceaux sont trop courts ou trop longs, il faut adapter le nombre de mailles en l’air utilisé.

On continue le long du rang. Chaque case noire correspond à une ms de la couleur active. Les autres cases sont des mailles à sauter, en crochetant le nombre de mailles en l’air approprié.

Tourner, faire 1 ml, et crocheter le rang suivant en faisant 1 ms dans chaque maille, et en sautant les mêmes mailles qu’au rang précédent, à l’aide d’arceaux de ml avec le même nombre de mailles.

Avant de commencer le rg 3, je déplace mes Post-Its vers le haut. En crochetant ce rg 3, je dois regarder ce rang et le rang en-dessous.

La première case du rg 3 est une case blanche. C’est la couleur de fond, donc mon fil crème. Pour les rangs 3 et 4, la couleur de fond est la couleur active.

La première case est une case blanche, située au dessus d’une case noire – je fais 1 ms avec la couleur active. La case suivante est aussi blanche, mais elle est située au-dessus d’une autre case blanche. Il s’agit d’une maille qui a été sautée au rang précédent. Il faut faire 1 bride, piquée dans la maille trois rangs plus bas, pour « combler le trou ».

Cette bride vient donc englober les arceaux faits au deux rangs précédents.

La case suivante est noire – on ne crochète pas cette maille, mais on la saute au moyen de 2 ml.

Ensuite, 3 cases blanches situées sur des cases blanches = 3 brides dans la troisième rang en-dessous.

Continuez le rang en appliquant la même méthode.

Les cases correspondant à la couleur active sont donc crochetées en mailles serrées si elles sont superposées à une case de l’autre couleur, et crochetées en brides piquées trois rangs dessous si elles sont superposées à une case de la même couleur.

On pourrait l’imaginer ainsi :

Astuces :
– Les arceaux aux 2 rangs précédents sont l’indication qu’il faut faire des brides, pour les autres mailles il faut bien suivre la grille !
– Les brides sont toujours piquées dans une maille serrée de même couleur que la bride.

Tourner, faire 1 ml, et crocheter le rang suivant en faisant 1 ms dans chaque maille (maille serrée ou bride), et en sautant les mêmes mailles qu’au rang précédent, à l’aide d’arceaux de ml avec le même nombre de mailles.

Continuez, en suivant la grille et les principes expliqués ci-dessus.

Au début, cela fait pas mal de choses à garder en tête, mais petit à petit, cela devient plus facile.

Pour terminer mon échantillon, j’ai crocheté deux rangs avec le fil crème comme au début, sans oublier de faire des brides au premier rang à chaque fois que je rencontrais des arceaux enjambant des mailles sautées trois rangs en-dessous.

Une fois qu’on commence, on ne peut plus s’arrêter !

À bientôt !